Sherifflazone, le DMVP de la scène francophone
Crédits : @aveuglance
Grâce à sa singularité et à son talent, le rappeur d’Évry-Courcouronnes voit son nom gagner en notoriété sur les réseaux sociaux, notamment sur TikTok. Une mise en lumière qui survient fin 2023, mais qui dissimule pourtant une longue carrière de près de 10 ans dans l’ombre, et ce, malgré son jeune âge.
Après une multitude de projets diffusés sur SoundCloud et un apprentissage musical enrichi par son père, lui-même rappeur et beatmaker, Sherifflazone change de dimension avec Amiri, véritable "street anthem" et premier clip officiel de l’artiste sur sa chaîne YouTube.
Une ascension qui ne cesse de s’accélérer, car avec sa première mixtape, Sherifflazone voit grand et loin. À l’instar du style musical qu’il affectionne, la DMV, souvent cantonnée à l’ombre, il impose peu à peu sa signature et trace son propre chemin.
Alors que le rap français est souvent considéré comme ayant un léger décalage par rapport aux tendances musicales de son homologue outre-Atlantique, DMVP, le nouveau projet de Sherifflazone, vient déroger à cette règle. Forte de 13 titres, cette mixtape nous transporte pendant 29 minutes dans les rues de Washington, berceau de la DMV et lieu de production – en partie – de ce projet, marqué par sa cohérence et son énergie.
Malgré plus de 6 000 km de distance avec le berceau du mouvement, le Sheriff commence à gagner le respect non seulement en France, mais aussi aux États-Unis. Entre validations et collaborations avec des beatmakers et rappeurs locaux, articles dans la presse américaine, un freestyle "On The Radar", et même Wembanyama jouant ses titres à l’échauffement, l’artiste du 91 fait partie des rares artistes francophones à capter l’attention outre-Atlantique, un phénomène assez rare pour être souligné.
Avec ce premier projet très attendu, Sherifflazone veut prouver qu’il est enfin prêt à assumer le statut de fer de lance du mouvement DMV Crank en France.
“ Maintenant on me donne le respect, je suis comme Balavoine dans mon délire ”
Pour les néophytes du style, les morceaux Mbeli, Fast Ford et DMVP constituent une première porte d’entrée pour appréhender sa musique et ses inspirations, avec des sonorités plus proche de ce qui se fait aujourd’hui sur la scène rap francophone. Le reste du projet, en revanche, reste plus fidèle à l’héritage de la DMV, mêlant instrumentales sombres et entraînantes, sur lesquelles le rappeur dépeint son quotidien de manière crue, porté par un flow énergique typique de ce sous-genre musical.
Côté production, on retrouve Ehuncho6, Kato Sosa et Trapmoneybiggie, trois producteurs/artistes influents du mouvement DMV Crank, mais aussi la crème des producteurs francophones et européens : Lyele, Ozhora Miyagi, Futtry, Don Alfonso… pour ne citer qu’eux.
On ne peut que vous conseiller d’aller écouter DMVP, un projet plus que réussi qui marque ce début d'année 2025.
Article écrit par Cesco